J8: Arête Nord de la Cima di Castello AD??
Voilà, ce matin c'est le dernier jour, et après cette soirée bien sympa, le réveil est un peu difficile. Seb nous avait parlé d'une course plutôt facile... mouais... on ne peut pas vraiment dire ça...
Ca commence de nuit (ça on a l'habitude) dans un sentier où on a bien "bartassé" comme dirait Seb... le genre de sentier où faut être quand même assez réveillé pour pas s'emmêler les pinceaux! Et ça monte, ça monte...
Ah enfin, le jour se lève, et on arrive bientôt au glacier. On met les crampons, on s'encorde... Après Pauline qui est restée au refuge pour cause de maladie, c'est maintenant Tanya qui a mal au genou. Une cordée la dépose en bas du glacier, tandis que les autres cordées essaient de trouver un cheminement au milieu des crevasses. On se concerte, va falloir bien viser pour passer la rimaye...
Par plusieurs itinéraires différents, on arrive sur l'arête. Après le froid du côté ouest, on trouve le soleil de l'autre côté...
Voilà, arête mixte... jusqu'au petit col...
Ensuite, on repasse en mode hivernal, on remonte un couloir, pis comme c'est dur et bah on est vaché sur un friend à attendre que messieurs les guides ouvrent la route... facile qui disait... On entend des petits gémissements de ci de là au mêmes endroits... et hop on coince la lame du piolet dans la fissure... et là, on tracte sur le piolet... oui oui ça tient... ahhh je suis au taquet... tant pis je tire sur la sangle... allez encore un effort... Pendant ce temps-là au relais en bas, on se caille sévère. D'abord on met la doudoune... puis les gros gants... aïe j'ai l'onglée... on fait des moulinets avec les bras... vivement mon tour !!
C'est bon on retrouve l'arête... et le soleil... Ca grimpe quand même ! Dernier passage dans la fissure... coincement de crampons... lolotte... réta piscine... avant de passer dans la boîte aux lettres (gros, s'abstenir)
Et sommet ! On voit la Vierge de loin, symbolisant la frontière franco-italienne... c'est beau...
On mange un bout, et on redescend chercher Tanya qui doit, en plus de s'impatienter, se cailler... La redescente, aussi cahotique soit elle, se fait en savourant pleinement cette dernière journée, avec ce goût d'avoir vécu une semaine riche... Riche en expériences, riche en émotions, riche en partage. Car le partage, c'est la base. S'encorder ensemble, s'encourager, vivre les mêmes moments d'extase, les mêmes galères aussi, c'est là qu'être en montagne prend tout son sens...
Un grand merci au CAF Rhônes-Alpes